Bonjour cher lecteur !
Je vous écris aujourd’hui une belle histoire, trop belle pour une seule personne. C’est pourquoi je la dédie à tous ceux qui pensent faire le bien, afin qu’ils soient édifiés et poursuivent leurs œuvres sans jamais se lasser.
Nyumankè (nom bambara signifiant :’qui fait le bien - Bienfaiteur’) roulait sur une route quasi déserte lorsqu'il vit une voiture jolie Mercedes (voiture de marque allemande, très aimée au Mali) en panne sur le côté de la route. Malgré la faible lumière du jour, il aperçut le conducteur : un vieux qui avait l'air complètement affolé. Il s'arrêta devant la Mercedes. Puis, il sortit de sa vieille voiture : une « au revoir l’Europe –‘terme utilisé au Mali pour nommer une voiture d’occasion en provenance d’Europe’ », une AUDI 80 (voiture de marque allemande très répandue également au Mali) et se dirigea vers le pauvre en détresse. Malgré le sourire qui se dessinait sur son visage, il sentit combien le vieux était effrayé... Depuis le temps où celui-ci attendait, personne ne s'était arrêté. Il se posait la question en lui-même : « Est ce que ce jeune homme va me faire du mal ? ».
Nyumankè a bien constaté qu'il était effrayé. Il était resté debout dans le froid de janvier (au Mali, il fait très froid en janvier et décembre), près de sa voiture tout en grelottant. Maintenant, la peur tout autant que le froid, lui donnaient la chair de poule.
Nyumankè perçut sa peur. Néanmoins, il lui adressa la parole :
« Je vais vous aider Monsieur, dit-il, allez-vous asseoir dans la voiture où il fait un peu plus chaud... Mon nom est Nyumankè TRAORÉ ».
Nyumankè regarde minutieusement le véhicule et se rendit compte tout de suite qu’il n’avait qu’une crevaison ; mais en raison de l’âge avancé de son propriétaire, il ne pouvait rien faire tout seul.
Nyumankè s'accroupit, regarda sous la voiture pour voir comment placer le cric, frotta ses mains pour se réchauffer les doigts et se mit au travail. Le vieux vit qu'en remplaçant le pneu, il s'était sali et blessé à une main.
Pendant Nyumankè resserrait les écrous, le vieux baissa la vitre du véhicule où il attendait et commença à sortir de sa grande peur où il était jusque-là plongé, pour lui adresser la parole.
Il expliqua à Nyumankè qu’il était de Yorobougoula et était juste de passage à travers le Bélédougou (région du Mali, peuplé essentiellement de Bambaras, comprenant la ville de Kati, Kolokani et beaucoup de villages situés jusqu’à environ une centaine de kilomètres à la ronde. Le vieux ne trouvait pas assez de mots pour le remercier du précieux service rendu.
Nyumankè souriait en refermant le coffre où il avait rangé le cric après son travail. Le vieux lui demanda combien il lui devait pour ce bienfait. Mieux, il l’incita à demander gros en ajoutant que ce prix ne saurait jamais être trop élevé pour lui, vu qu’il avait eu beaucoup peur et s'était même imaginé des choses affreuses pour sa sécurité, avant que Nyumankè n’arrive.
Nyumankè lui répondit tendrement, qu'il n'attendait pas du tout un salaire ; que c’était gratuit, qu’il n'avait fait qu’aider quelqu'un dans le besoin, que Dieu seul savait combien de fois des gens l'avaient aidé, lui aussi, dans le passé. Et que c’était pour quoi, il menait son existence de cette manière ; qu’il ne lui venait plus à l’esprit d'agir autrement, d’agir pour un salaire ou une récompense. Pour terminer enfin, il dit au vieux, que s’il voulait vraiment le payer en retour, la prochaine fois que celui-ci verrait quelqu'un dans le besoin, il devrait simplement donner à cette personne, l'assistance nécessaire ; et il conclut ainsi : « Souvenez-vous de moi. Souvenez-vous de ce geste ».
Il attendit que le vieux démarrât son véhicule pour s'en aller dans la paix et la quiétude. C'était une belle journée froide, la vie n'était pas facile pour lui en ce moment, mais il se sentait bien en prenant le chemin de la maison car il se disait qu’il était utile d’autant plus qu’il avait fait le bien à quelqu’un.
A quelques kilomètres de là, le vieux trouva un restaurant. Il y entra pour se réchauffer et prendre une bouchée avant de continuer sa route à travers le Bélédougou. C'était un restaurant très modeste devant lequel se trouvaient deux vieilles pompes à essence. La serveuse l'accueillit et lui offrit une serviette propre pour se frotter les cheveux mouillés et les faire sécher…
Le vieux avait retrouvé un gentil sourire, malgré le fait qu’il ait été debout toute la journée pratiquement. Il remarqua que la serveuse était enceinte d'environ huit mois, mais que ni l'effort du travail, ni les stress de la vie professionnelle ne lui enlevaient sa bonne humeur et son sourire. Le vieux se demanda comment une personne très mal payée, pouvait être si généreuse envers tout le monde, et particulièrement envers les étrangers. Aussitôt, au même moment, il se souvint de Nyumankè. Quand il finit son repas, il paya avec un billet de 10.000 (dix mille) CFA (15,25 euros).
La serveuse alla vite chercher la monnaie. Mais le vieux se faufila dehors et quitta les lieux avant que la serveuse ne soit de retour. Lorsque celle-ci revint, elle ne le trouvait pas. Elle se demanda où le vieux pouvait bien se trouver. Debout, elle attendit un peu auprès de la table qu’il occupait. Tout à coup, elle remarqua alors une note sous la serviette de table. Des larmes coulèrent de ses yeux, quand elle lut ce que le vieux lui avait écrit :
« Vous ne me devez rien. Je suis aussi passé par là. Quelqu'un m'a aidé à m'en sortir comme je le fais pour vous maintenant. Si vous voulez réellement me payer en retour, voici ce qu'il faudrait faire : ne permettez pas à cette chaîne d'amour de prendre fin avec vous.»
Et sous la serviette de table, il y avait vingt autres billets de 10.000 CFA, soit 200.000 CFA au total (304,89 euros). Eh bien ! Bien qu’il y ait encore des tables à nettoyer, des boîtes de sucre à remplir, la serveuse décida de le faire un autre jour…
Elle rentra chez elle, dans son quartier bidonville (‘shanty town’) et en se mettant au lit, elle pensa à l'argent et à ce que le vieux lui avait écrit.
Comment le vieux aurait-il pu savoir qu'elle et son mari en avaient tant besoin ? Avec un bébé le mois suivant, cela s'annonçait très dur. Elle savait combien son mari était inquiet et en se glissant près de lui, elle lui donna un doux baiser et chuchota doucement à son oreille : «Tout ira bien. Je t’aime, Nyumankè TRAORÉ. » Et elle lui raconta ce qui s’était passé avec le vieux et que vous connaissez aussi maintenant.
Un vieux proverbe dit ceci : « UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU… ». Si nous avons donc les moyens, n’hésitons pas nous aussi à faire le bien à toute occasion et partout. Donnons la chance aux pauvres de ne jamais perdre espoir et de se convaincre que leurs mains ouvertes doivent attraper quelque chose. Ne les frustrons pas surtout par notre refus obstiné de leur venir en aide…
Aujourd'hui, je vous envoie cette belle histoire. Je vous prie de la faire circuler. .. Permettez que cette lumière brille.... Ne la supprimez pas !
S'il vous plaît, passez-la à un ami.
Les bons amis sont comme des étoiles...
Vous ne les voyez pas toujours...
Mais vous savez qu'ils sont toujours là.
QUE DIEU NOUS BENISSE TOUJOURS !
Au revoir !
Babilé Traoré
vendredi 18 septembre 2009
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