jeudi 10 décembre 2009

Pourquoi devons nous encore rester honnêtes et intègres dans la vie ?

Un roi vieillissant s'est réveillé un matin et s'est amèrement rendu compte qu’il allait bientôt mourir sans fils, en laissant son trône vacant. En effet, il n’avait pas eu de fils, mais seulement des filles dans un royaume où la fonction de roi est dévolue aux hommes uniquement.
Ce roi Bambara, était le dernier garçon de la famille royale, et bien pétri de sa culture selon laquelle seuls les fils peuvent prendre les rênes du pouvoir royal.
A son âge, il ne pouvait plus avoir d’enfant. Il a alors décidé d’adopter un garçon que tout le monde devait considérer comme son vrai fils et son successeur. Il désirait que ce « fils » soit hors du commun, qu’il soit quelqu’un qui avait des qualités humaines extraordinairement exceptionnelles, sans aucune hypocrisie.
Où trouver dans son royaume quelqu’un qui répondrait à un critère si exigeant ?
Pour trouver ce personnage prodige, une compétition fut ouverte à tous les prétendants garçons du royaume, sans considération pour la couleur de leur peau, leur niveau intellectuel, leur religion, leur situation économique, ou leur origine. Dix garçons ont réussi à cette compétition jusqu'au sommet. Parmi ces dix présélectionnés, il fallait retenir un seul et éliminer les neuf autres. Or, très peu de choses les distinguaient quant à leur intelligence, leurs aptitudes physiques, etc.
Le roi leur dit : « J'ai une dernière épreuve et celui qui la réussira, deviendra mon fils adoptif et mon héritier pour le trône ».
Le roi précisa : « Ce royaume vit essentiellement de l'agriculture. Donc le futur roi doit savoir comment cultiver une plante. C’est pourquoi, à chacun de vous, j’offre une graine de maïs. Vous l’emportez à la maison. Arrivés chez vous, vous la plantez et l’entretenez pendant trois semaines. À la fin des trois semaines, chacun me ramènera son jeune plant pour qu’ensemble nous puissions constater le meilleur travail réalisé par l’un de vous. Celui qui aura fait le plus beau travail, celui dont la jeune pousse présentera la plus belle apparence, sera mon héritier pour le trône».
Les dix garçons ont pris les dix graines et sont rentrés à la maison, pressés d’y arriver pour commencer à travailler. Ils ont aussi reçu chacun, des mains du roi, un pot où la graine devait être semée et entretenue à la maison.
La nouvelle de cette compétition avait défrayé la chronique dans le royaume et les gens étaient dans le suspense pour connaître le nom de leur futur roi.
Parmi toutes les familles des garçons en compétition, c’est dans une seule famille, la famille du garçon dont le nom était : Apollinaire où les membres de la famille (parents, frères et sœurs) étaient presque navrés, car après plusieurs jours de soins intenses, la graine reçue et semée n'avait pas poussé.
Apollinaire et ses parents ne savaient pas ce qui avait manqué à la graine pour qu’elle soit restée dans la terre sans jamais pousser. Les conseils de ses parents agriculteurs et ceux des ingénieurs en agriculture avaient pourtant été appliqués à la lettre. C’est ainsi que Apollinaire avait bien sélectionné la terre à mettre dans le pot, utilisé du bon compost comme savent le faire les paysans de Bassabougou. En outre, il avait été fidèle à l'arrosage régulier en ce temps de saison sèche, et enfin en bon catholique malien, il avait prié Jésus jour et nuit, pour la réussite de son travail. Malgré tout l’effort physique et moral déployé, la graine a refusé de germer, à forte raison présenter une jolie plante, comme le désirait le roi.
Dans le même temps, certains de ses concurrents lui ont recommandé d'aller au marché voisin de Faladiè, pour payer une autre graine de maïs qu’il planterait en lieu et place de celle du roi, puis l’entretenir et la présenter le jour venu.
Après tout, disaient-ils : « Comment est-ce que le roi parviendra-t-il à différencier une graine de maïs payée au marché d’une autre qu’il aura donnée ? ».
Apollinaire les a écoutés, sans obéir. Mieux, ses parents qui lui avaient toujours appris la valeur de l’honnêteté et de l'intégrité, lui ont rappelé que si le roi voulait qu'ils plantent juste du maïs, il aurait demandé qu'ils aillent chercher leur propre graine. Et que s’il échangeait la graine du roi contre une autre, cela serait malhonnête. Enfin, ont pensé les membres de la famille de Apollinaire : « Peut-être que tu n’es pas la personne prédestinée à ce trône ». Apollinaire lui-même commençait à avoir cette conviction. « Eu égard à beaucoup de situations, parla le père de Apollinaire, ne sois jamais un trompeur dans la vie, ni du roi dans cette compétition, ni de quelqu’un d’autre dans n’importe quelle situation, car c’est malhonnête ».
Le jour de la présentation tant attendu, des résultats, arriva.
Les neuf camarades de Apollinaire reviennent au palais royal, en exhibant fièrement chacun son joli plant de maïs.
Apparemment, ces neuf avaient bien travaillé comme le témoignaient applaudissements des foules qui étaient présentes en ce lieu, par admiration ou par curiosité.
Les concurrents étaient mis en rangs. Le roi passait devant chacun et posait la même question : « Est ce que c'est ce qui est sorti de la graine que je vous ai donnée ?»
A chaque fois, la réponse fut : « Oui, Majesté ». Et à chaque fois aussi, le roi faisait un signe de la tête sans dire autre chose.
Après les neuf qui avaient émerveillé la foule, le roi arriva finalement au dixième garçon qui était Apollinaire. Celui-ci fut sérieusement secoué par une grande peur. Il pensait que le roi allait le traiter de paresseux et le jeter en prison pour avoir inutilement gaspillé sa graine.
Le roi s’adressa directement à Apollinaire :
- « Qu'est-ce que tu as fait avec la graine que je t'ai donnée ? »
En larmes, Apollinaire lui répondit : « Je l'ai plantée, entretenue comme il faut, Majesté, mais malheureusement pour moi, elle n'a pas du tout germé ».
Au moment même où il parlait au roi, Apollinaire était hué par la foule.
Mais la surprise des uns et des autres fut grande de constater que le roi a levé ses mains et imposé le silence.
Ensuite, il a solennellement déclaré ceci : « Chers compatriotes, voici votre futur roi ».
Les gens ont été confus et se demandaient :
- « Pourquoi celui-là ? »
- « Qu’est-ce qu’il a de plus méritant ? »
Le roi prit place sur son trône et le plaça immédiatement à sa droite. Il ordonna à la garde royale de tirer dix coups de canons pour saluer l’événement.
Après ces dix : « Bouh ! Bouh ! Bouh ! … », le roi s’adressa ainsi à son peuple :
- « Chers concitoyens, j'ai donné à ces garçons des graines bouillies au feu pendant plus d’une semaine. Le motif réel de cette épreuve n'était pas de tester leur qualité d’agriculteur, mais plutôt leur moralité. C’était une épreuve ultime d'intégrité. Si un roi doit avoir une première qualité, cela doit être d’abord une qualité morale comme l’honnêteté ou l’intégrité. Ce garçon du nom de Appolinaire a réussi à cette épreuve. Une graine bouillie ne peut pas germer ».

Conclusion : Nous vivons dans une société qui est obsédée par le succès et beaucoup essayent d’y parvenir à n'importe quel prix. Nous disons que la fin justifie les moyens. C'est la tragédie de la vie.
Vous voyez maintenant que l'échec est souvent une invitation à Dieu pour montrer qu'il est Tout-puissant et n'a pas besoin d'aide pour nous rendre grand ou nous bénir.
Dieu cherche des gens qui ont totalement confiance en lui. Même en cas d’échec dans la vie, gardons confiance en Dieu sans recourir aux moyens douteux pour obtenir un succès apparent.

Babilé Traoré

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